lundi 3 septembre 2012

Chant 1 de la Belgariade : Le pion blanc des présages

David Eddings


Les dieux créèrent l’homme, et chacun choisit son peuple. Mais Torak, le dieu jaloux, vola l’Orbe d’Aldur, le joyau vivant façonné par l’aîné des dieux, et ce fut la guerre. Le félon, châtié, dort toujours d’un long sommeil hanté par la vengeance à Cthol Mishrak, la cité de la Nuit.
Pourtant les livres des présages sont formels : Torak va se réveiller. Et justement l’Orbe disparaît pour la seconde fois. Que le maudit la trouve à son réveil et il établira son empire sur toutes choses…





Cette lecture entre dans le cadre du baby challenge Fantasy 2012.

dimanche 15 juillet 2012

La petite fille de Monsieur Linh

Philippe Claudel


C’est un vieil homme debout à l’arrière d’un bateau. Il serre dans ses bras une valise légère et un nouveau-né, plus léger encore que la valise. Le vieil homme se nomme Monsieur Linh. Il est seul désormais à savoir qu’il s’appelle ainsi.
Debout à la poupe du bateau, il voit s’éloigner son pays, celui de ses ancêtres et de ses morts, tandis que dans ses bras l’enfant dort. Le pays s’éloigne, devient infiniment petit, et Monsieur Linh le regarde disparaître à l’horizon, pendant des heures, malgré le vent qui souffle et le chahute comme une marionnette.




Une nouvelle participation pour le challenge ‘Un mot, des titres…’ de Calypso avec le mot ‘fille’.





La petite fille de Monsieur Linh raconte l’histoire d’un vieil homme déraciné, n’ayant plus comme seule famille que sa petite fille encore toute bébé. Ce vieux Monsieur arrive dans un pays qu’il ne connait pas (et nous non plus d’ailleurs), laissant derrière lui tous les souvenirs de sa vie et de sa famille. Mais il y rencontre un homme en deuil, et malgré l’impossibilité de se parler ils communiquent et se consolident l’un l’autre.

Tout au long de ce très court livre, on admire la force de ce vieil homme qui lutte pour sa petite fille et uniquement pour elle. On trouve cet homme touchant, et on aimerait pouvoir l’aider à passer au-delà de la barrière de la langue qui l’empêche de comprendre et de se faire comprendre, on aimerait pouvoir l’aider à s’acclimater dans ce pays inconnu, on aimerait surtout pouvoir l’aider à prendre soin de la seule famille qui lui reste.

Le sujet choisit par Philippe Claudel est vraiment très émouvant et triste. J’ai trouvé que cette émotion était renforcée par une écriture très douce, très légère, jamais surfaite. Une écriture très en accord avec ce Monsieur Linh finalement.

J’ai attendu tout au long de ma lecture de voir comment l’auteur allait réussir à terminer ce livre. J’avais peur que la fin desserve l’émotion qui m’a submergé. Et bien, elle m’a vraiment prit de court et surprise, mais elle ne m’a pas déçue.

Je crois n’avoir jamais été autant touché par une lecture auparavant, je crois n’avoir jamais autant pleuré non plus… Ce livre est vraiment un petit bijou à mes yeux…

lundi 2 juillet 2012

Le preneur d'âmes


Frank Herbert


Charles Hobuhet est un Américain moyen, d’origine indienne. Lorsque sa sœur est violée et tuée par des délinquants, il devient soudain un autre homme : il est Katsuk, le justicier, qui rétablit l’ordre du monde en réclamant le prix du sang. Il enlève un adolescent pour le sacrifier au Preneur d’Âmes. Mais il ne s’agit pas seulement de le tuer ; encore faut-il que la victime comprenne le sens de la mort et accepte d’être immolée…

 







Et une nouvelle participation au challenge « Un mot, des titres… » de Calypso pour la huitième session avec le mot ‘âme’.





J’ai opté cette fois pour un roman présenté comme étant de la science-fiction. C’est le nom de l’auteur qui m’a attiré l’œil bien que ce genre ne m’emballe pas plus que ça en règle générale (Frank Herbert est l’auteur de la saga « Dune »).
Je partais donc sceptique, mais le côté fantastique (plus que science-fiction) est très léger, j’ai beaucoup plus eu l’impression d’avoir un thriller sous les yeux. L’univers étant totalement réel, le côté fantastique ne se manifeste qu’à travers les croyances du personnage central. Je n’avais encore jamais rencontré les croyances indiennes présentées sous cet aspect, je note l’originalité.
Le personnage central est un indien qui pense que la restauration de l’ordre du monde et la place des indiens au sein de celui-ci passe par le sacrifice d’un innocent. Je pense que ce thème doit être très sensible aux Etats Unis, mais nous, européens, on peut se permettre un peu plus de distance. Ainsi, le lecteur peut comprendre les motivations de l’indien, tout en réprouvant fortement la manière qu’il a de les mettre en œuvre.

La construction du récit est intéressante. La narration est entrecoupée de notes, d’interviews et d’extraits d’articles.
Mais ça ne m’a pas empêché de, parfois, trouver la lecture un peu lourde : la répétition des noms est vraiment très fréquente, on passe du point de vue d’un personnage à un autre très souvent et pas toujours de manière très claire.

En revanche, la description des lieux (et particulièrement de la forêt qui abrite le plus gros du récit) est très agréable, très visuelle. Et j’ai trouvé que l’auteur réussissait très bien à faire le penchant entre les sentiments des personnages et la description de la forêt. Ainsi quand le jeune garçon est triste ou effrayé, la forêt paraît très sombre et inquiétante, alors que lorsque l’indien est heureux, elle semble bien plus accueillante.

En définitive, ‘Le preneur d’âmes’ m’a plu sans m’emballer plus que ça.
 

vendredi 20 avril 2012

Raiponce



Les frères Grimm
(Illustration de Michael Hague)



Il était une fois un mari et son épouse qui souhaitaient depuis longtemps avoir un enfant. Un jour enfin, le bon dieu exerça leur vœu. Derrière chez eux vivait une puissante magicienne qui avait un splendide jardin où poussaient de belles raiponces. Un jour, la femme eut terriblement envie d'en manger...





Raiponce est un conte que je connaissais vaguement, mais qu’on ne m’avait jamais lu enfant.
Dans le cadre du challenge d’Isallysun, j’ai décidé de découvrir cette histoire des frères Grimm.
Cette lecture me mène à 1 conte lu et visionné sur 5 prévu.





Comme souvent, ce conte est très court et nous raconte une histoire de Prince et de jeune fille kidnappée par une méchante sorcière, mais tout se termine en conte de fées : ils tombent amoureux et ont beaucoup d’enfants. Pourtant, j’ai trouvé que pour arriver à cette fin heureuse, on passe par des étapes qui ne sont pas tendres voire même dures pour de jeunes enfants lecteurs : le prince se fait crever les yeux et la jeune fille enceinte est abandonnée dans le désert.

Les illustrations qui accompagnent le récit m’ont déçue. Elles collent plutôt bien à l’histoire (sans rien y apporter toutefois) mais ce ne sont pas le genre de dessins que j’apprécie.



Commentaires sur le dessin animé :

En parallèle, j’ai visionné le dessin animé du même nom.
L’histoire y est allègrement modifié, pour l’étoffer d’une part (il faut bien durer 1h30) et pour le rendre plus conforme aux histoires que l’on connait d’autres part.
Ainsi, la jeune fille devient une princesse perdue possédant des pouvoirs magiques et le prince devient un jeune voleur au grand cœur.
Du nom de la princesse aucune explication (au contraire dans le conte le nom de Raiponce pour la jeune fille est en rapport avec l’élément déclencheur des péripéties), en revanche la taille extraordinaire de ses cheveux est mieux expliqué et utilisé de manière plus judicieuse.
La sorcière reste une sorcière, mais son comportement a une meilleure explication que la simple méchanceté de la sorcière du conte.
Pour la fin en revanche rien ne change, tout se finit bien dans le meilleur des mondes !

lundi 16 avril 2012

Le jour où la mort nous sépare

Harlan Coben & Mystery Writers of America

Exclusif, passionnel, absolu, l'amour n'a pas de limites. Il peut tout brûler et dévaster sur son passage. Jusqu'à anéantir l'objet qu'il chérissait. Harlan Coben, le maître du thriller, a réuni autour de lui sous la houlette des Mystery Writers of America, les meilleures plumes du suspense pour saisir ce moment charnière où la douceur devient brutalité, la tendresse un poison mortel. Trahison, règlement de comptes, ou pur dérèglement des sens : ici l'imposture est une réalité, la corruption un fait, et le meurtre une nécessité. Dix-neuf nouvelles policières à vous couper le souffle.





Pour la septième session du challenge "Un mot, des titres..." de Calypso avec le mot 'jour', j'ai choisi ce recueil de nouvelles thriller.




Ce livre est composé de 19 nouvelles toutes construites autour d’une mort, d’un meurtre, le plus souvent commis par amour ou par amitié.
Chaque auteur a su trouver une histoire originale et souvent très bien construite et mené malgré la brièveté du récit. En quelques pages, le contexte est posé, les personnages sont décrits, le meurtre a lieu et souvent le dénouement est surprenant et inattendu.

Certaines m’ont particulièrement plu, telle que ‘Jusqu’à ce que la mort nous sépare’ de Tim Maleeny, qui est particulièrement originale et qui possède un côté amusant. Ou encore ‘Cyberdate.com’ de Tom Savage qui est simplement magnifiquement construite dans un style que je n’avais jamais vu dans un roman. Et enfin ‘L’imposteur’ de Harlan Coben où l’auteur s’amuse à nous embrouiller et nous perdre avec son personnage principal.

Bien que dans l’ensemble, j’ai été emballé par la plupart des nouvelles proposées, certaines m’ont un peu plus déçu. Ainsi ‘La dure, la terrible vérité’ de Rick McMahan, bien que construite avec une retenue d’informations qui attise la curiosité m’a laissé sur ma faim. Ou encore ‘Le retour’ de Charles Todd qui ne nous présente pas vraiment de meurtre. ‘Le grand amour’ de Laura Lippman démarre très bien dans un esprit un peu oppressant, mais s’essouffle rapidement en laissant une fin décevante.

J’ai vraiment été impressionnée par la qualité de chaque histoire, et la formidable capacité des auteurs de nous embarquer dans leur monde parfois en 15 pages seulement. Là où chaque nouvelle pourrait être approfondi pour donner un roman, on ne se concentre que sur les faits importants ce qui donne une vivacité à chaque récit.
Je recommande vraiment ce livre très rapidement lu qui nous démontre que le thriller s’adapte très bien à des histoires courtes.

Vous devriez aimer :
- Si vous aimez les crimes passionnels dans les thrillers.
- Si vous aimez la rapidité de mise en place de l'intrigue et des personnages.


Je pense que vous n’aimerez pas :
- Si vous n'aimez pas les nouvelles, les histoires courtes.

vendredi 23 mars 2012

Le hussard sur le toit

Le hussard sur le toit
Jean Giono

Le hussard sur le toit : avec son allure de comptine, ce titre intrigue. Pourquoi sur le toit ? Qu'a-t-il fallu pour l'amener là ? Rien moins qu'une épidémie de choléra, qui ravage la Provence vers 1830, et les menées révolutionnaires des carbonari piémontais. Le Hussard est d'abord un roman d'aventures : Angelo Pardi, jeune colonel de hussards exilé en France, est chargé d'une mission mystérieuse. Il veut retrouver Giuseppe, carbonaro comme lui, qui vit à Manosque. Mais le choléra sévit : les routes sont barrées, les villes barricadées, on met les voyageurs en quarantaine, on soupçonne Angelo d'avoir empoisonné les fontaines ! Seul refuge découvert par hasard, les toits de Manosque ! Entre ciel et terre, il observe les agitations funèbres des humains, contemple la splendeur des paysages et devient ami avec un chat. Une nuit, au cours d'une expédition, il rencontre une étonnante et merveilleuse jeune femme. Tous deux feront route ensemble, connaîtront l'amour et le renoncement.


Après avoir vu le film il y a quelques années, j’ai eu envie de découvrir le livre.
Le hussard sur le toit traite d’un sujet très dur qui a réellement eu lieu en France. Jean Giono utilise pour parler du choléra, un vocabulaire très parlant, il nous décrit des scènes très ‘choc’ de manière très visuelle. J’avoue avoir été déstabilisée par l’horreur qu’il nous raconte de manière aussi légère. Cette légèreté est possible, car on découvre l’épidémie à travers les yeux du jeune Angelo, héro du roman, qui parvient à rester très calme au milieu des morts qu’il croise.

Pour ajouter au sujet très dur, je n’ai pas trouvé le style toujours très simple. Les descriptions et dialogues sont en général très clairs et fluides. Mais les pensées d’Angelo partent souvent en discours philosophique sur la liberté, le courage, le devoir… Le dossier des Editions Folio, nous présente ce roman comme un roman initiatique où le héro traverse des évènements qui vont l’amener à se poser des questions sur lui-même et ce qui l’entoure. N’étant pas une grande fan de philo et questions existentielles, j’ai trouvé que ces passages ralentissaient l’action qui n’est déjà pas construite sur un rythme très rapide…
On ne fait que suivre le héros à travers ses déambulations en découvrant ses pensées et ses réflexions, mais il n’a pas de but particulier ou, tout du moins, le lecteur ne le connait pas. Finalement on ne fait que lire une tranche de la vie d’un personnage imaginaire et étrange au milieu de faits historiques.
Toutes ces pérégrinations nous amènent à une fin un peu abrupte, qui nous laisse une sensation d’inachevé. On n’en sait pas plus sur l’épidémie, sur notre héro et son but, et rien de plus sur ce qu’il va advenir de la jeune femme qui l’accompagne. Cette fin m’a laissé un peu décontenancée, je l’ai trouvé assez moyenne finalement.

Le roman m’a laissé moyennement emballée d’autant plus que, parfois, la forme n’est pas évidente. Certains dialogues sont présentés sous une forme typographique différente de ce qu’on a l’habitude de voir : ils sont situés à l’intérieur du paragraphe, sans retour à la ligne entre chaque intervenant. Ce qui amène un effet troublant et un peu fouillis.


Je pense que ce roman vous plaira :
- Si vous aimez les classiques de la littérature traitant d’un sujet historique.
- Si vous aimez les discours tirant vers la philosophie et les questions existentielles.

Je pense que ce livre ne vous plaira pas :
- Si vous aimez que les personnages suivent un but précis et clair.
- Si vous êtes sensible face à des descriptions crues de malades et de morts.

mardi 6 mars 2012

La voie de l'ennemi

La voie de l'ennemi
Tony Hillerman


Leaphorn rit et la chouette qui effectuait un second voyage au-dessus de la mesa fut prise de panique en l’entendant. Elle passa à sa hauteur et disparut dans les ténèbres.
Rien ne cadrait. Tout était irrationnel. Mais pourquoi cette impression de temps qui presse, de danger ? (page 169)







Dans la voie de l'ennemi, Tony Hillerman nous raconte une enquête de police de la police tribale de la réserve Navajo des "Four corners". Il nous présente ainsi toute la mythologie, les modes de vie et la culture de ces indiens. C’est à la fois très intéressant et enrichissant et à la fois difficile à appréhender quand on découvre complètement. Les notes des traducteurs sont très riches, mais le récit est alourdi par toutes ces références qu’il faut aller lire pour comprendre les subtilités de la culture Navajo.

Par exemple, les dialogues sont vraiment très intéressants. Les Navajos sont réputés pour être très patients, les conversations sont donc entrecoupées de grand blanc et de très peu de questionnement. Je ne résiste pas à l’envie de vous présenter un petit extrait :

« -      Une nuit, il y a quelqu’un qui l’a vu, déclara la vieille femme.
Elle avait parlé très lentement, pesant les mots qu’elle allait dire et jusqu’où elle allait aller :
-      Les sorciers sortent surtout quand il y a la lune et elle y était cette nuit là. Cet homme s’est réveillé dans la nuit, il a entendu un coyote chanter et il est allé voir pour ses agneaux qu’il avait parqués là-bas, et il a vu le sorcier à cet endroit-là au clair de lune. […]
McKee se préparait à demander le nom du dormeur mais décida de n’en rien faire […]
-      Mais comment cet homme a-t-il su que c’était un sorcier qu’il voyait ? s’enquit-il. […]
Pendant un long moment, McKee pensa qu’elle allait faire semblant de ne pas avoir entendu. Il laissa sa question en suspens dans le lourd silence. »

Fait assez étrange (et que j’ai rarement vu dans les romans), le personnage qu’on nous décrit comme principal (Joe Leaphorn, le policier chargé de l’enquête) est presque complètement absent. On ne le découvre et le suit que dans deux ou trois chapitres seulement. Au contraire, l’action est centrée sur un homme blanc, professeur d’université qui vient enquêter sur les évènements de sorcellerie qui surviennent dans la réserve.

J’ai parfois vraiment eu l’impression de lire un roman d’horreur plutôt qu’un policier. Le contexte de sorcellerie des Navajos associé à la traque du personnage central et à sa lutte pour survivre nous plonge dans une ambiance inquiétante et haletante.

Dans ce livre rien n’est inutile. Chaque conversation, chaque personnage, chaque action a son importance dans le dénouement de l’intrigue. A la fin, tout se recoupe et se rejoint.
Je dirais que c’est à la fois intéressant parce que l’on sent que l’intrigue de Tony Hillerman est très bien construite. Et en même temps, c’est presque dommage qu’il n’ait pas essayé de nous perdre en route, de nous conduire sur des fausses pistes.

En bref, j’ai beaucoup aimé cette immersion dans la culture Navajo, mais l’intrigue est peut être un peu trop expéditive quoique très bien travaillée. Ce premier roman, nous laisse présager de très bonnes aventures à venir…


Vous devriez aimer :
-      Si vous aimé les policiers aux intrigues bien ficelées.
-      Si vous souhaitez découvrir la culture Navajo.

Vous n’aimerez surement pas :
-      Si vous n’aimez pas les romans un peu expéditifs.

jeudi 1 mars 2012

Au Bonheur des Dames

Au Bonheur des Dames
Emile Zola

Octave Mouret affole les femmes de désir. Son grand magasin parisien, Au Bonheur des Dames, est un paradis pour les sens. Les tissus s’amoncellent, éblouissants, délicats, de faille ou de soie. Tout ce qu’une femme peut acheter en 1883, Octave Mouret le vend, avec des techniques révolutionnaires. Le succès est immense. Mais ce bazar est une catastrophe pour le quartier, les petits commerces meurent, les spéculations immobilières se multiplient. Et le personnel connaît une vie d’enfer. Denise échoue de Valognes dans cette fournaise, démunie mais tenace. Zola fait de la jeune fille et de son puissant patron amoureux d’elle le symbole du modernisme et des crises qu’il suscite. Zola plonge le lecteur dans un bain de foule érotique. Personne ne pourra plus entrer dans un grand magasin sans ressentir ce que Zola raconte avec génie : les fourmillements de la vie.




J’ai choisi ce grand classique de la littérature française pour ma première participation au challenge "un mot, des titres…" de Calypso.



Je n’ai pas eu la chance de découvrir Zola pendant mes études (à l’époque je me disais que c’était une chance), et aujourd’hui je répare la faute, et je change complètement mon opinion !
Je partais avec beaucoup d’a priori, m’imaginant un style très compliqué, vieillot et peu intéressant. Qu’elle n’a été ma surprise en attaquant Au Bonheur des Dames, dont j’ai trouvé la lecture très fluide et le style d’écriture de Zola vraiment très simple. Chose peu évidente vu le vocabulaire très spécifique au monde du stylisme qu’il emploie. Toutefois, au fil de la lecture, j’ai trouvé toute ces spécificités du monde des tailleurs de l’époque un peu redondante et lassante. Et le vocabulaire compliqué qui nous oblige sans arrêt à se référer aux notes m’a un peu lassé. En plus, Zola évoque et explique les stratégies commerciales du patron du Bonheur des Dames, ce qui rend certaines portions peu compréhensible pour qui n’est pas dans le milieu.
Malgré ça, on est complètement embarqué dans les déambulations des personnages. Souvent, au sein d’un même paragraphe on glisse tout en douceur et sans s’en rendre compte d’un personnage à l’autre et donc d’un point de vue à l’autre.

Outre le style agréable, le sujet en lui-même est intéressant : l’émergence du prêt à porter. On découvre avec plaisir que la commercialisation des vêtements telle qu’on la connait aujourd’hui, était loin d’être en vogue au 19è siècle. Zola nous explique la réalité de l’émergence du prêt à porter avec pour modèle un magasin fictif.
On découvre également les conditions de travail au 19ème siècle : on ne regrette pas leur évolution ! Il nous présente uniquement le stylisme, mais je pense sans trop faire d’erreur qu’on peut étendre ces conditions difficiles à tout les corps de métier de commerce.

Malgré ce sujet très sérieux, Au Bonheur des Dames reste tout de même une succession de potinages. Sur un fond d’histoire d’amour et de développement des commerces parisiens, on suit les cancans des femmes de la bourgeoisie et des ouvrières, mais aussi des ouvriers. Mais en grande commère qui se respecte, je ne pouvais qu’apprécier.

Un des rares défauts de l’écriture de Zola, c’est qu’il a voulu pour nous mettre dans l’ambiance du magasin, des descriptions très fournies et détaillée. Souvent, il tombe juste, et on se représente parfaitement les lieux et les personnages, mais quelquefois, il m’a perdu en route au milieu de ces descriptions à rallonge…

Sans dévoiler le dénouement, je me dois de signaler que le dernier chapitre est plutôt étonnant. Le dénouement tel qu’on l’imagine se fait attendre, il est retardé et tient au final en un très court paragraphe. Dommage, alors que tout du long on suit les sentiments et ressentis des personnages, cette fin nous laisse un peu en suspend…


Je pense que vous aimerez :
- Si vous aimez les peintures de la société française eu 19è siècle.
- Si vous aimez les romans classiques qui finissent bien.

Je pense que vous n’aimerez pas :
- Si le monde du stylisme, du prêt à porter et des vêtements en général vous horripile.
- Si vous êtes anti potinage au plus haut point

jeudi 16 février 2012

Le trône de fer - L'intégrale 2

Le trône de fer
L’intégrale 2
Georges R. R. Martin

Le royaume des sept couronnes est sur le point de connaître son plus terrible hiver : par-delà le mur qui garde sa frontière nord, une armée de ténèbres se lève, menaçant de tout détruire sur son passage.
Mais il en faut plus pour refroidir les ardeurs des rois, des reines, des chevaliers et des renégats qui se disputent le trône de fer. Tous les coups sont permis et seuls les plus forts, ou les plus retors, s’en sortiront indemnes…



Le deuxième tome de la saga est vraiment dans la même veine que le premier. Toujours aussi, bien écrit, surprenant et toujours aussi bon ! On se retrouve avec une saga de dark fantasy où Martin n’épargne vraiment aucun de ces personnages principaux ou secondaires, gentils ou mauvais, attachants ou désagréables. Mais il n’épargne surtout pas le lecteur ! Il nous malmène en nous cachant des infos, en ne nous expliquant que partiellement certaines actions ou réflexions… J’adhère à 100% à ce style.

J’ai trouvé qu’il cherchait nettement à privilégier les sentiments, les ressentis de ses personnages par rapport aux scènes d’actions. Souvent, on apprend certaines choses importantes au milieu des conversations de personnages complètement extérieurs à ces faits. Et comment, au milieu de ça, démêler le vrai du faux ? Qu’est ce qui est vrai et qu’est ce qui n’est que magouille politique ?
Pour autant, Martin n’élude pas les scènes d’actions, il nous donne simplement un bon dosage entre guerre et intrigues politiques.

La nouveauté dans ce tome, c’est l’apparition de la magie. Noire, peu conventionnelle, dont on ne comprend pas encore les fonctionnements et les aboutissements. Mais parfois, je l’ai trouvé trop aberrante, trop embrouillé, tiré par les cheveux ou mal décrite peut être… Je suis mitigée, et j’attends de voir comment tout ça va évoluer dans le prochain tome.

Dans ce tome, on découvre de nouveaux personnages principaux avec autant de points de vue différents et tout un tas de nouveaux personnages secondaires. J’ai vraiment aimé certains de ces nouveaux personnages, mais comment avec la multitude du tome 1 et tous les nouveaux ne pas se perdre au milieu ? Autant de noms, prénoms, surnoms et d’emblèmes de famille à retenir…

J’aime beaucoup la façon qu’à Martin de construire ces chapitres. La fin est souvent très abrupte, ce qui donne une impression mitigé de sècheresse mais aussi de vivacité. En revanche, j’ai eu plus de mal avec les conversations des personnages moins bien nés (paysans et autres) qui sont peu compréhensibles avec une profusion de mots mâchés et coupés. J’aimerais savoir ce qu’il en est dans la version originale pour voir l’impact du parti pris du traducteur.

Encore un excellent tome, dont la fin m’a vraiment laissé sur ma fin. Elle est clairement en suspens pour nous donner envie d’attaquer la suite très rapidement. Ce que je vais sûrement faire…


Vous devriez aimer ce livre :
- Si vous avez aimé le tome 1, on est complètement dans la même veine.
- Si vous aimé que la vie ne soit pas rose pour les personnages.

Je pense que vous n’aimerez pas :
- Si vous n’aimez pas avoir une multitude de personnages à suivre.



~~~ Et les autres tomes de la saga ? ~~~

mercredi 1 février 2012

~ Octobre 2011 - Janvier 2012 ~

Et voici le premier bilan de mes lectures, histoire de voir en un billet celles qui valent le coup et celles pour lesquelles il vaut mieux passer son chemin.
Légende :
0/5 Inutile
1/5 Décevant
2/5 Moyen
3/5 Bon
4/5 Excellent
5/5 Sublime
Lectures d'octobre
Ma chronique
Un bon moment
2,5/5
Ma chronique
Magnifique découverte
4,5/5


Lectures de Novembre
Ma chronique
Vraiment pas terrible
1/5
Ma chronique
Ça partait très bien
3/5


Lectures de Décembre
Ma chronique
Un très bon thriller à lire ou à voir
4/5
Chronique à venir
Un livre scientifique trop compliqué ou pas assez
2/5


Lectures de janvier
Ma chronique
Une saga fantasy qui démarre vraiment bien
4/5
[Chronique le 1er mars]
Un classique plaisant
3/5