vendredi 23 mars 2012

Le hussard sur le toit

Le hussard sur le toit
Jean Giono

Le hussard sur le toit : avec son allure de comptine, ce titre intrigue. Pourquoi sur le toit ? Qu'a-t-il fallu pour l'amener là ? Rien moins qu'une épidémie de choléra, qui ravage la Provence vers 1830, et les menées révolutionnaires des carbonari piémontais. Le Hussard est d'abord un roman d'aventures : Angelo Pardi, jeune colonel de hussards exilé en France, est chargé d'une mission mystérieuse. Il veut retrouver Giuseppe, carbonaro comme lui, qui vit à Manosque. Mais le choléra sévit : les routes sont barrées, les villes barricadées, on met les voyageurs en quarantaine, on soupçonne Angelo d'avoir empoisonné les fontaines ! Seul refuge découvert par hasard, les toits de Manosque ! Entre ciel et terre, il observe les agitations funèbres des humains, contemple la splendeur des paysages et devient ami avec un chat. Une nuit, au cours d'une expédition, il rencontre une étonnante et merveilleuse jeune femme. Tous deux feront route ensemble, connaîtront l'amour et le renoncement.


Après avoir vu le film il y a quelques années, j’ai eu envie de découvrir le livre.
Le hussard sur le toit traite d’un sujet très dur qui a réellement eu lieu en France. Jean Giono utilise pour parler du choléra, un vocabulaire très parlant, il nous décrit des scènes très ‘choc’ de manière très visuelle. J’avoue avoir été déstabilisée par l’horreur qu’il nous raconte de manière aussi légère. Cette légèreté est possible, car on découvre l’épidémie à travers les yeux du jeune Angelo, héro du roman, qui parvient à rester très calme au milieu des morts qu’il croise.

Pour ajouter au sujet très dur, je n’ai pas trouvé le style toujours très simple. Les descriptions et dialogues sont en général très clairs et fluides. Mais les pensées d’Angelo partent souvent en discours philosophique sur la liberté, le courage, le devoir… Le dossier des Editions Folio, nous présente ce roman comme un roman initiatique où le héro traverse des évènements qui vont l’amener à se poser des questions sur lui-même et ce qui l’entoure. N’étant pas une grande fan de philo et questions existentielles, j’ai trouvé que ces passages ralentissaient l’action qui n’est déjà pas construite sur un rythme très rapide…
On ne fait que suivre le héros à travers ses déambulations en découvrant ses pensées et ses réflexions, mais il n’a pas de but particulier ou, tout du moins, le lecteur ne le connait pas. Finalement on ne fait que lire une tranche de la vie d’un personnage imaginaire et étrange au milieu de faits historiques.
Toutes ces pérégrinations nous amènent à une fin un peu abrupte, qui nous laisse une sensation d’inachevé. On n’en sait pas plus sur l’épidémie, sur notre héro et son but, et rien de plus sur ce qu’il va advenir de la jeune femme qui l’accompagne. Cette fin m’a laissé un peu décontenancée, je l’ai trouvé assez moyenne finalement.

Le roman m’a laissé moyennement emballée d’autant plus que, parfois, la forme n’est pas évidente. Certains dialogues sont présentés sous une forme typographique différente de ce qu’on a l’habitude de voir : ils sont situés à l’intérieur du paragraphe, sans retour à la ligne entre chaque intervenant. Ce qui amène un effet troublant et un peu fouillis.


Je pense que ce roman vous plaira :
- Si vous aimez les classiques de la littérature traitant d’un sujet historique.
- Si vous aimez les discours tirant vers la philosophie et les questions existentielles.

Je pense que ce livre ne vous plaira pas :
- Si vous aimez que les personnages suivent un but précis et clair.
- Si vous êtes sensible face à des descriptions crues de malades et de morts.

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